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Vibrations

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    ilham laraki vibration
    toiles marocaines
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    De la série « Vibrations » à ses nouvelles œuvres et en passant par la série « Racines », des œuvres figuratives de l’artiste à son travail abstrait et en passant par leur majestueuse savante confusion dans des toiles semi- figuratives, il est une indéniable évidence qui marque l’art d’Ilham Laraki Omari : celle de son fascinant sens de la lumière, du feu, en l’occurrence. Feu d’un monde du dedans, d’un univers familial de l’intime, doux et tamisé, de bougies, de cheminées, dont les murs d’argile ou de zelliges, échancrés, à présent, par endroits, se font troublants frémissants miroirs et auxquels objets de cuivre ou d’argent, retraduits symboles mêlent leur éclat. Feu du dehors, du soleil montant ou descendant, des ciels tremblés aurore ou traînées crépusculaires, celui des sables et des villes taillées dans les collines, pris dans ces flambées or ou sanguines rejouées onduleuse, serpentine symphonie ou transe, mystérieuse, martelée entêtante scansion gnawi ou furieuse passion andalouse, de maracas et frappes de talons vrillant robes vermeilles.

    Feu, surtout, d’un espace intérieur du corps, espace de la mémoire et du désir, d’obscures nostalgies et insaisissables marées indomptables, effrénées, violentes comme retour de lame et fougueuses, pourtant, comme regain de vie.

    Et c’est cet espace d’ombres et de criblées de flammes, d’ombres submergées, en réalité, par explosions et déferlantes de lave comme défi lancé aux traîtrises du temps, qu’explore aujourd’hui Ilham Laraki Omari qui semble abandonner les objets de mémoire, les paysages, visages et silhouettes où se cherchait la mémoire à refaire, à rejouer, à simuler. Un abandon qui n’a rien ni d’un désaveu ni d’une reddition. Bien au contraire. Car ce qui se met en scène, à présent, dans une cinglante impression d’immédiateté, c’est le cri. Celui du corps et de la terre, de la terre/corps et du corps/terre, amalgamés dans la même éruptive fusion.

    Cri, lancé à la nuit, incendiée. Nuit d’effusions intraduisibles. Fuyantes et si prenantes, pourtant, que prières, souvent, viennent combler l’impossible à nommer, déroulent calligraphies d’encre noire énonçant inextricable énigme, à jamais inapprivoisée, déroulée cependant sur fond braise où s’inscrit l’unique vérité qui fait triompher la vie dans la passion et une intransigeante lumineuse présence au monde.

    – Bouthaina AZAMI