Au Salon d’Automne 2O18 de Paris, la toile d’Ilham Laraki Omari aimante les regards comme une interpellation métaphysique. Le titre du tableau, « Les Temps », évoque au pluriel les dimensions infinies de cette bande passante de l’éternité. L’œuvre se décline en trois plans décalés, incrustés de symboles insolites, emboîtement des quintessences active et passive, motrices des dynamiques vitales. Une aiguille sur cadran tourne à rebours. La circularité visuelle ouvre des interstices dans ses profondeurs. Le temps insère sa limpidité dans la double attraction cosmique et tellurique. L’artiste passe de l’autre côté du miroir pour intercepter les réverbérations chromatiques. La pensée du temps chamboule le temps de la pensée. Le temps n’est-il pas la vie dans son immuable continuité et sa diversité sans cesse renouvelée.
Le temps se piste dans son arantelle connective. [...] Lire la suite
– Mustapha Saha
– Sociologue
L’expérience plastique d’ Ilham Laraki Omari est porteuse de densité et compacité singulières. L’authenticité et la qualité de sa recherche invitent à découvrir un univers artistique profondément réfléchi. Sa dernière exposition « Souffle » (déclinée en trois volets ; « Incandescence », « Tasbih » « Le Temps ») a constitué un tournant majeur dans sa recherche. L’artiste a donné à voir des compositions abstraites en peinture à l’huile sur toile…mais elle a aussi exposé des sculptures mobiles (installations) en utilisant le bois, le métal, le plexiglas, le fil tissé sur bois, le bois peint fixé sur toile peinte,…Une volonté d’exploration esthétique libérée des corsets académiques a été affirmée ainsi par l’artiste. Une « démarche de synthèse » articulée autour d’œuvres relevant de l’ « art moderne » et d’autres relevant de « l’art contemporain ».
Par ailleurs, on ne peut parler du travail d’ Ilham Laraki Omari sans évoquer la notion du mouvement. « Mon travail est celui de saisir le mouvement. Oui, je pense que je cherche à attraper l'énergie dans sa genèse », affirme l’artiste. Au-delà de leur signification profonde, ces deux pensées sont « traduites » par l’artiste sur le plan technique. Le mouvement est d’abord présent au niveau des sculptures mobiles. Les visiteurs sont invités à faire actionner des mécanismes (sablier, chapelet, boule en bois glissant dans des spires métalliques,….) C’est une démarche de l’art contemporain...où bien souvent le sens de l’œuvre se construit avec la participation concrète du visiteur [...] Lire la suite
– Azdine Hachimi Idrissi
– Artiste peintre Chercheur
La peinture de Ilham Laraki Omari, se présente comme quelque chose d’aussi fin et d’aussi fragile qu’une flamme exposée aux vents intérieurs. Théâtre d’une friction féconde, sa peinture est l’expression d’une rythmique émotionnelle dynamisée par le questionnement des dualités constitutives de l’être. L’élan spirituel traverse chaque toile dans un élan de sublimation d’une sourde fragilité se lovant dans les plis d’une palette chaude savamment orchestrée. Ce bruissement d’une musicalité des couleurs est vecteur d’émotions intenses dont l’énergie tente de capter le spectateur en l’arrachant à sa matérialité. La démarche plastique de Ilham Laraki Omari, est un véritable hymne à la beauté du monde. Il y a dans son émerveillement quelque chose de minéral, une innocence de l’enfant qui habite son geste et qui irradie ses toiles d’une lumière qui nous subjugue et nous transporte dans les confins d’une chaleur terrestre, maternelle, mais aussi intensément charnelle.
Peindre pour elle, c’est un acte poético-ontologique qui s’enracine dans le roulis le plus profond de ses ressentis.
– L. Bougdal
– Enseignant chercheur auteur
Le travail "Incandescence" de Ilham Laraki, délibérément abstrait est un reflet d'émotions où l'énergie originelle explose avec vigueur. Un vrai effet big-bang sur la rétine se joue avec un mouvement extraordinairement maîtrisé par cette jeune artiste dont la maturité picturale s'impose de facto. Le feu est un repère clef, le seul élément figuratif de son exposition, aussi puissant que dérangeant dans une palette jaune-orangé-brune qui nous enferme et nous renvoie entre oppression et fascination. "Je ne souhaite pas définir mon travail car il s'inscrit plutôt dans le registre des émotions où les mots n'ont pas lieu d'être. L'expression est plastique avec pour médium la peinture à l'huile qui, elle, oblige le temps de séchage notamment. Mon travail est celui de saisir le mouvement. Oui, je pense que je cherche à attraper l'énergie dans sa genèse.", affirme t'elle.
– G. Dulat
– Rédacteur en chef magasine Illi
Il y a, dans le travail d’Ilham Laraki Omari, quelque chose d’une houleuse dimension charnelle qui tend, irrésistiblement, vers un absolu, spirituel, désincarné, où se consume le corps. Et c’est vers cette transfiguration, sa simulation ou sa mise en scène, l’urgence, plus sûrement, de sa manifestation, simulée, mise en scène, l’art n’étant jamais que le plus cinglant et le plus véridique des simulacres, que tend l’œuvre de cette artiste qui, après une période figutative suivie d’une période semi-figurative, semble se libérer aujourd’hui dans une fulgurante abstraction où il ne reste du monde que l’essence du monde, transcendé.
Beauté, de nuits rendues au jour furieuses irruptions de foudre et l’univers ébranlé dans une sorte de Big Bang pour que «re-mémoire» jaillisse et se fasse dans la sismique reconfiguration du monde. Et il semblerait bien qu’Ilham Laraki Omari exprime, dans ces moments où la toile n’est plus qu’aveuglantes giclées ou coulées de lave, la fulgurance même de l’énergie créatrice, du mystérieux, brûlant et torturant instant de sa manifestation.
Beauté, embrasée et troublante, abrasive et enivrante, pourtant, car sublime dans sa tourmente ; sublime, tourmente de la mémoire quand elle écoute ses silences pour se faire Art ; sublime, tourmente, des silences, quand ils fusent pour que vibre le monde ressuscité, rendu à lui-même dans la violence d’une secousse cathartique, comme nos âmes soudain pourfendues de lumière, comme nos corps empalés à ardentes incisives ivresses.
– Bouthaina AZAMI
– Ecrivaine, critique d’art et journaliste
Les tableaux d’Ilham respirent le feu et la terre. Y domine le rouge : le rouge d’un feu qui n’est jamais destructeur, c’est le feu qui sort du tréfonds de la terre et qui remonte à la surface pour donner de la vie minérale, végétale et humaine. De l’artiste aussi émane de la douceur et de la simplicité.
– Hafsa Bekri-Lamrani
– Ecrivaine et poète
Les toiles d’Ilham sont le reflet de son âme et de son cœur. Le feu de sa générosité et de son amour s’échappe de ses toiles pour nous happer dans un univers mystique et réconfortant. Dotée d’une grâce innée que nous retrouvons dans chaque point de sa touche profonde et chaude.
– Dominique LANGLOIS
– Artiste peintre
Plusieurs Langages sont portés par le discours d’Ilham. Elle véhicule la fertilité d’une vision mystique mariant le sacré et le profane, le clair et l’obscur, le fini et l’infini, le silence et la parole.
Ilham veut dire inspiration illumination, intuition, encore révélation, prénom prédestiné. Surprenante par sa capacité à exprimer ses mondes intérieurs, Prométhée de l’espace pictural, elle entre dans l’âtre de la toile pour la tatouer d’une énergie telle un brûlant magma en couleurs ardentes et chaudes.
Placé sous le signe de feu, sa peinture reflète une lumière intérieure, Cela se joue à une voyelle près dans la langue arabe : Nour (lumière) et Nar (feu).
– M. CHEBLI
– Ecrivain et critique d’art
La révélation du feu intérieur qui irradie de sa vérité absolue, évidente, puissante, tel un cadeau divin, livré qu’à de rares privilégiés qui ont accepté de se dépouiller de tout leur savoir, leurs illusions et de se livrer nus à un exil existentiel pour chercher, sans relâche le chemin qui mène à l’amour véritable.
– Souad FILAL
– Ecrivaine
La peinture d’Ilham ne se mure pas dans les murmures,
Elle s’exprime en résonnances passionnelles !
Elle crée un langage émotionnel
Qui nous emplit d’une musicalité orientale.
Elle nourrit le feu sacré, Qui vibre des origines.
Elle alimente, avec une puissante énergie,
Une flamme qui danse intemporellement.
Aux bouts des pinceaux, un être solaire,
Parvenu du fond des âges,
Semble nous délivrer le secret de ses racines.
Créant la sensation de partager, intimement, un mystère,
Que seuls, comme un privilège, nous recevons !
Chant, danse, musique et lumière
Sont sublimés par le pinceau
Qui applique avec aisance,
Des vibrations aux tons chauds.
L’abstrait nous happe par ses contrastes,
Comme une irradiation volcanique,
Des noyaux de feu surgissant de terre,
Nous guident profondément à la genèse...
Comme au cœur...du ventre... la vie !
– I.Trémaud
– Poète – Ecrivaine